Bonjour,

J’ai le plaisir de vous partager l’interview de Jérôme, auteur du blog « dividendes.ch ».

Des réponses sincères, couplées à une expérience indéniable de l’investissement en bourse.

L'histoire du blog : Dividendes.ch

L’histoire du blog : Dividendes.ch

Peux-tu nous en dire un petit plus sur toi ?

Je m’appelle Jérôme, je travaille depuis 1997, ce qui est déjà beaucoup trop. Très vite désabusé, après quelques mois passés dans le monde professionnel, j’ai commencé à m’interroger sur une autre manière de vivre. L’indépendance financière n’était pas aussi à la mode qu’elle l’est aujourd’hui. Internet commençait à peine à se démocratiser. Les forums américains étaient les seuls sources dignes d’intérêt. C’est là que j’ai commencé à m’intéresser aux actions. Puis je me suis lancé à l’eau en 2000, et là aussi, j’ai très vite déchanté tandis que la bulle dotcom explosait. Heureusement, je suis de nature assez tenace et j’ai persévéré, aidé aussi par mon job qui ne m’offrait toujours aucune source de satisfaction. Je me suis donc « refait » et j’ai commencé à gagner de l’argent. Quelque temps plus tard, la crise des subprimes est passée par là et j’en ai repris un peu mon grade, mais c’était moins pire qu’entre 2000 et 2003 parce que j’avais appris de certaines de mes erreurs, notamment en termes de diversification. Depuis lors, à force d’investir, j’ai réussi à augmenter significativement mes revenus tirés des actions au point que j’ai pu pratiquement réduire de moitié mon temps de travail.

Quelle est l’histoire de ton blog « dividendes.ch » ? Pourquoi l’as-tu créé ? Quel type de contenu partages-tu ?

Mes mauvaises expériences du début du siècle m’ont naturellement amené à trouver une source stable de revenus, via les dividendes. Les titres qui en paient sont ordinairement de qualités, moins volatiles et performantes. À force de lire et relire sur le sujet, et d’expérimenter ce que j’avais appris, j’ai ressenti le besoin de partager avec d’autres mes opinions. J’y parle évidemment beaucoup de sociétés qui paient des dividendes, en particulier des dividendes croissants. Je parle aussi passablement d’indépendance financière.

Expérience et stratégie

Quel est-on expérience dans l’investissement en bourse ? Et pourquoi avoir choisi la bourse et pas autres choses ?

Cela fait une vingtaine d’années que j’investis dans des actions. Je les apprécie parce qu’elles sont liquides, très performantes sur le long terme et qu’elles ne demandent que très peu de travail. Mais je n’investis pas que dans des actions, j’ai aussi des ETFs en obligations, en or et en immobilier. J’ai également de l’immobilier physique.

Comment te décrirais-tu en tant qu’investisseur ?

Tu m’aurais posé la question il y a quelques années, j’aurais répondu sans hésiter : prudent. Aujourd’hui, je dirais plutôt radin J , dans le sens que j’essaie d’acheter au meilleur rapport qualité/prix possible. Cela revient en fin de compte aussi à être prudent.

Quelle est ta stratégie en bourse ? À 1 an, 5 ans et 10 ans ? Adaptes-tu ta stratégie selon la durée de ton investissement ?

Ma durée d’investissement est de toute façon à très long terme vu que c’est pour assurer mon autonomie financière. Cela signifie que je suis forcément très orienté sur les actions. A plus court terme, je sous pondère actuellement certaines régions comme les USA et la Suisse qui sont trop chère. Surtout, je diversifie entre classes d’actifs et à l’intérieur des actifs (régions / secteurs).

Comment choisir des actions à dividendes ?

Comment sélectionner des actions à dividendes ?

Tu partages sur ton blog des analyses financières d’entreprises présentes aux 4 coins du monde, comment fais-tu pour sélectionner ces entreprises ?

J’utilise des screeners qui me sortent des candidats, puis je fais une analyse rapide « macro » où j’écrème les résultats et enfin, je passe à l’analyse individuelle plus poussée.

Selon toi, quels sont les 3 indicateurs, chiffres ou ratios les plus importants quand on souhaite acheter des actions d’une entreprise.

C’est difficile de se faire une image d’une entreprise à partir de seulement quelques indicateurs. S’il fallait choisir je dirais, le FCF/EV, l’EBIT/EV et le score de Piotroski. Mais c’est très réducteur.

Actions VS ETF

En tant que spécialiste d’actions en direct, que penses-tu de la montée en puissance des trackers et ETF ?

J’en utilise aussi. Je pense que c’est une bonne solution pour l’investisseur qui débute, avec peu de capital, afin qu’il puisse bénéficier tout de même d’une bonne diversification. C’est aussi utile pour prendre des positions minoritaires sur d’autres classes d’actifs dans un plus grand portefeuille. C’est dans cette optique que j’y ai recours. Attention néanmoins, un ETF n’est pas non plus sans risque. On a tellement bassiné les gens qu’il était impossible de battre le marché que la terre entière s’est ruée sur les ETFs. En conséquence, on achète les indices sans se soucier de ce qu’il y a dedans, donc on maintient sous perfusion des mauvaises entreprises ! Pas étonnant que les indices battent record sur record. Certains prédisent que les ETFs sont les prochains « subprimes ». D’autant qu’ils pratiquent le « securities lending » (prêt de titres), pour diminuer leurs frais de gestion. Vous n’êtes donc pas propriétaire des actions qui composent l’ETF que vous avez acheté. Ajoutez encore que Blackrock avec les Ishares possède une situation dominante… il y a de quoi se poser des questions. Bref, les ETFs vont réussir à prouver paradoxalement qu’il est justement possible de battre les indices si on fait bien son travail…

Comment convaincre quelqu’un d’investir en bourse ?

En général, la bourse effraie les particuliers, quels seraient tes arguments si tu devais convaincre quelqu’un d’investir en bourse ?

Les gens ont peur de la bourse parce qu’ils sont obnubilés par les graphiques. Cela ne représente que le prix d’une action à un instant T. Pas la valeur de l’entreprise. Quand vous achetez un appartement, vous ne savez pas comment évolue son prix après son achat, vous ne le savez que plusieurs années plus tard, lors de la revente. Pour les actions, c’est pareil, il ne faut pas se focaliser sur les variations de cours à court terme. A contrario, ceux qui gardent toutes leurs économies sur des dépôts bancaires sont assurés de perdre de l’argent. Mais ils ne s’en rendent même pas compte.


Je vous avais prévenu, il y a beaucoup d’informations à creuser dans cette interview. Des sujets vastes comme les ratios financiers où les ETF obligataires, qui méritent sûrement une étude minutieuse de votre part.

Retrouver une autre interview, celle d’Eric Rebaud auteur du blog « Vivre à la campagne ».

Agissez maintenant pour votre futur.

Nathan


Nathan Millescamps
Nathan Millescamps

L'investisseur qui s'accomplit personnellement

    3 Commentaires à : "Interview d’un investisseur spécialiste des dividendes"

    • Alexandre

      Hello,

      Intéressante cette interview d’un investisseur qui a connu les deux derniers krachs, et qui est encore vivant (en bourse).

      Sur la question des ETF, il ne faut pas oublier qu’ils ne représentent qu’une petite partie du portefeuille des investisseurs en actions. De plus, les flux de capitaux vers les ETF correspondent à la décollecte des fonds gérés activement.

      Traduction : les épargnants en ont assez de payer d’importantes commissions pour des produits qui font moins bien que le benchmark.

      Alexandre

    • Nathan Millescamps

      Oui, le retour d’expérience de quelqu’un qui a connu des krachs est important, car on ne sait pas comment nous allons réagir à notre premier krach, voir son capital se réduire de 50% peut provoquer des sacrés doutes sur sa stratégie.

      Je suis bien d’accord avec vous pour les ETFs, les fonds actifs à 2% /an investissent dans les indices passifs sans le dire aux épargnants.
      Nathan

    • Monsieur ETF

      Bonjour,

      J’aime les infos données par Jérôme surtout le score de Piotrosk que je connaissais pas.
      Pour la question des ETFs, Je pense qu’ils sont efficaces pour les gens qui n’ont pas du temps pour faire du stock picking.
      Pour les gens qui ont du temps, il vaut mieux investir directement dans les actions

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